Une fois de plus, le club de ju-jutsu traditionnel Shogaïrengedo de Flawinne commence sa saison sportive en beauté. En effet, comme le veut la tradition au Japon, de nombreux élèves de notre club et leurs parents sont venus nous aider à nettoyer les tatamis ce vendredi 1° septembre. Le travail a été réalisé avec enthousiasme, efficacité et bonne humeur, quel que soit l’âge du pratiquant. Un tout grand merci à toutes les personnes qui nous ont aidés…
Ce rendez-vous a aussi été l’occasion de donner les informations nécessaires aux nouveaux élèves, qui ont été nombreux à s’intéresser à notre art martial. C’est avec beaucoup de plaisir que nous les avons accueillis….
Le ju-jutsu traditionnel… bien plus qu’un sport
Comme vous le savez probablement, notre méthode de ju-jutsu n’a aucun but compétitif. Cependant, ça va bien plus loin. Si notre ju-jutsu est bien un art martial, ce n’est toutefois pas un sport de combat. Les différentes techniques que nous apprenons nous permettent de développer notre souplesse, notre respiration, notre vigilance, nos réflexes… Et même mieux, le respect témoigné à notre partenaire et à notre propre corps transforme notre art martial en art de la santé, en art de paix et de bienveillance.
Mais alors, me direz-vous, si c’est un art de paix, pourquoi apprendre des techniques de self-défense ? Pourquoi apprendre à donner correctement des coups de poing, des coups de pied, des atémis du tranchant de la main ? Pourquoi enseigne-t-on aux adolescents et adultes d’un grade plus avancé des étranglements et des clés ? Pourquoi apprendre à utiliser un tambo (bâton court), un tanto (poignard) et un katana (sabre japonais) ? S’il est vrai que le but du ju-jutsu n’est pas de former des combattants, il est aussi évident qu’un jujutsuka expérimenté sera capable de se défendre contre différentes attaques. Néanmoins, éviter un combat est la plus grande des victoires. Comme le disait Morihei Ueshiba, célèbre maître d’arts martiaux : « Si l’on commence à se battre, il faut gagner. Mais se battre n’est pas le but. L’art martial est l’art de la paix. L’art de la paix est le plus difficile : il faut gagner sans se battre »
Metsuke et mi-gamae[1]…
Mais comment donc parvenir à éviter un combat ? Comment parvenir à dissuader un agresseur de vous attaquer ?
Un exemple vous permettra peut-être de mieux comprendre : dans votre entourage, vous connaissez probablement une personne qui par son attitude et un regard soutenu parvient à se faire obéir d’un enfant sans qu’elle ait besoin de crier ou de le gronder. Hé bien, c’est un peu pareil dans un art martial.
Le premier élément à mettre en place est le mi-gamae, l’attitude du corps. L’attitude droite, mais non agressive, et déterminée du pratiquant expérimenté a pour but de montrer sa volonté inflexible, sa résolution sans faille, sa haute concentration et son esprit focalisé sur l’affrontement qui se prépare. Cette attitude martiale permet déjà d’affaiblir la volonté de l’agresseur. Elle s’acquière au fil des années grâce à un entraînement soutenu et sérieux car il est bien évident qu’il ne suffit pas de prendre un air méchant en fronçant les sourcils pour dissuader un agresseur.
Mais l’attitude sans le regard n’est rien. En effet, le metsuke (le regard) est indispensable pour convaincre définitivement son adversaire d’abandonner toute attaque.
Le regard est capable d’émettre la force intérieure et l’esprit de décision, il permet de faire comprendre à la personne qui se trouve en face qu’elle n’a aucun intérêt à nous agresser. Ce regard doit être concentré sur la globalité de l’adversaire pour être réceptif à ses intentions. Ce regard doit aussi être capable d’englober la totalité de l’environnement pour être prêt à réagir à des attaques multiples. Et enfin, il doit être capable de se focaliser rapidement sur le danger immédiat.
Dans tous les cas, le regard se porte sur la personne qui se trouve devant nous et pas sur son arme (ou ses poings, ses pieds…) car c’est bien l’agresseur qui est dangereux, pas l’arme qu’il tient en main.
Mais attention, si un regard peut émettre, il peut aussi capter. Apprendre à gérer son regard, c’est donc essayer d’émettre un esprit de décision, une force intérieure sans toutefois dévoiler ses propres intentions. Apprendre à gérer son regard, c’est aussi apprendre à voir, à regarder autrement pour évaluer rapidement la situation.
Nous pourrions encore parler longuement du metsuke et du mi-gamae mais le plus important est de comprendre qu’éviter un combat est la plus grande des victoires. Voilà pourquoi, dès leur plus jeune âge, nos élèves apprennent à adopter une attitude correcte sur les tatamis et dans les moments de la vie quotidienne…
Démonstrations de ju-jutsu…
Tout le travail que nos élèves fournissent au fil des années leur permet d’acquérir de nouvelles compétences techniques. Ils apprennent à se servir de leur corps autrement en utilisant un minimum d’énergie pour obtenir un maximum d’efficacité. Leur travail sur la respiration, la précision du geste, l’attitude, le regard… commence dès leur plus jeune âge et est appliqué aux techniques de ju-jutsu, que ce soit du kata, des techniques de self-défense ou des techniques au sol.
Ils sont toujours très fiers de pouvoir montrer le fruit de leur apprentissage.
Si vous aussi vous désirez profiter de leurs démonstrations, vous êtes cordialement invités au Kagami Biraki du club qui se tiendra le vendredi 26 janvier à partir de 18h00 dans notre dojo (salle de cours). N’hésitez pas à vous y inscrire en temps voulu. Vous êtes tous les bienvenus… !!! Mais si la lecture de cet article vous a donné l’envie de tester notre méthode de ju-jutsu, que vous ayez entre 5 et 65 ans ou plus… N’hésitez pas à nous contacter et à venir profiter de deux cours d’essai. On peut commencer les cours à tout moment de l’année. Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à nous contacter au 081/83.54.84 ou 081/83.33.65.
[1] « Encyclopédie des Arts Martiaux de l’Extrême-Orient », Gabrielle et Roland Habersetzer, Editions Amphora
